Vers un apport personnel obligatoire pour l’emprunteur ?
Souvent considéré comme facultatif, l’apport personnel n’en demeure pas moins un critère facilitant l’obtention d’un crédit immobilier. La banque de France souhaiterait mettre en place un plafonnement du ratio prêt-valeur (LTV) pour sécuriser les emprunts. Cela permettrait d’écarter les ménages les moins solvables et d’éviter les spéculations immobilières.
Une garantie financière pour les prêteur
Fonds propres issus de l’épargne des particuliers, l’apport personnel permet d’acquérir des biens en complément d’un prêt immobilier. Bien qu’il soit facultatif lors d’un emprunt, les banques privilégient ce facteur dans l’ensemble des demandes qu’elles traitent. Elles y voient une garantie supplémentaire de la bonne gestion financière des comptes du client et une somme réduite à prêter.
L’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a estimé qu’en moyenne l’apport personnel représentait 14 % du montant du bien. Un chiffre supérieur à leur précédente exigence qui fixait le taux de cet apport à 10 %, sans inclure les frais de notaire et autres dépenses liées.
Cependant, les conditions d’emprunt particulièrement favorables de ces derniers mois incitent les banques à être moins strictes concernant ce critère. Des circonstances qui poussent la Banque de France à se poser la question de la nécessité de l’apport personnel.
Anticiper les crises immobilières par l’apport personnel
La réflexion de la Banque de France au sujet de la nécessité de l’apport personnel a pour but d’endiguer la spéculation immobilière. En effet, compte tenu des taux du prêt immobilier bas ces derniers temps, de nombreux particuliers peuvent vouloir franchir le pas. Et ce même si leur taux d’endettement dépasse le plafond des 33 % accordé par les banques.
Afin d’éviter cela, l’institution souhaiterait instaurer le plafonnement de l’apport personnel comme cela est déjà le cas dans d’autres pays européens. Ce plafonnement du ratio prêt-valeur (LTV) impacterait le nombre de crédits immobiliers accordés par les établissements de prêt, étant donné que les ménages présentant des risques seront exclus.
De ce fait, certains frondeurs estiment que cette mesure pourrait réduire la croissance du marché immobilier. Toutefois, s’il y a une baisse du volume d’emprunts, les prix des biens devraient s’adapter en conséquence et donc diminuer. In fine, cela pourrait profiter aux ménages ne pouvant bénéficier d’un prêt immobilier, leur épargne pouvant répondre à leur besoin d’apport personnel. Un scénario intéressant, mais dont l’ampleur est encore à démontrer.